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La Taxe Rose ou la théorie du genre économique

  • Marion
  • 1 mai 2016
  • 3 min de lecture



La « Taxe Rose » ou « Woman Taxe » est un phénomène économique mis en évidence en France en 2014 par un comité féministe : les Georgette Sand.


Découverte aux Etats-Unis dans les années 1990, la « Taxe Rose » représente la différence de prix entre deux articles similaires, mais distingués pour les deux sexes. Par exemple, il a été constaté qu'un déodorant masculin coûtait moins cher qu'un déodorant féminin.


D'après le collectif, cette différence de prix est « non justifiée ». Elle « inflige une taxation spécifique aux femmes » (environ 1 000 euros/an de différence) et augmente la notion de « marketing genré », ne faisant ainsi qu'enrichir les stéréotypes sexistes déjà bien développés dans la société.


Et la Taxe Rose n'échappe à aucun service ou produit ! Parmi les mauvais élèves, le collectif dénonce les déodorants à bille, les services du pressing, les rasoirs, les dentifrices et le coiffeur.


C'est le 3 novembre 2014 que le collectif organise un communiqué de presse et prend contact auprès de la secrétaire d’État des droits de la Femme, Mme Pascale Boistard. Cette dernière prouve l'existence de la Taxe Rose par un célèbre tweet montrant deux paquets de rasoirs, l'un rose et l'autre bleu :



Elle lance donc une enquête auprès de son ministère pour comprendre l'étendu du phénomène et trouver des initiatives pour y mettre un frein.


En parallèle, les Georgette Sand continue leur combat sur le net. Elle lance une pétition en ligne : « Stop aux produits plus chers pour les femmes », une pétition toujours d'actualité. La première semaine, elle récolte 19 000 signatures ! Un Tumblr est également crée, proposant des photos prouvant la différence de prix entre deux produits similaires, selon le genre auquel il est attribué.







Photos personnelles prises dans un magasin local


Un an après le début de l'enquête, le verdict tombe : selon la marque et le produit, il existe effectivement une différence de prix… mais elle peut être alternativement défavorable pour les femmes ou pour les hommes.


Un exemple : le constat général montre que la crème hydratante version féminine coûte plus chère que sa version masculine. En revanche, certains déodorants pour homme présentent une légère hausse de prix.


Les Georgette Sand se présentent mécontentes de cette enquête, puisque cette dernière comporte de nombreux points négatifs : alors qu'elles prouvent une différence importante des prix chez le coiffeur (la différente de prix pouvant être deux fois plus importante entre une coupe homme et une coupe femme), aucune enquête n'a été mené dans des salons de coiffure.


Il y a donc encore beaucoup à faire dans la lutte économique et sexiste, car non content de véhiculer des clichés par la distinction de produits via les couleurs distinctes du rose et du bleu, certains articles montrent également un vrai désastre en ce qui concerne le marketing.


Désormais, il est possible d'acheter des colles roses, du dentifrice rose (uniquement pour les femmes!) ou encore des stylos roses… Et oui, c'est bien connu, nous, les femmes, nous aimons le rose, et nous avons besoin de produits distingués pour se sentir femme !

Enfin, imaginez une seconde si nous nous brossions les dents avec un dentifrice pour homme ! Une légende urbaine circule comme quoi cela fait pousser la barbe. Prenez garde, Mesdames, lorsque vous faites vos courses !


Et vous, Messieurs, qui pour certains d'entre vous avez des cheveux longs, payez vous aussi chère votre coupe semi annuelle quand vous allez chez le coiffeur tailler vos pointes ? Car les femmes, avec cheveux courts, payent au prix fort leur coupe bimensuel. A trente euros la coupe de cheveux, nous vous laissons faire le calcule sur l'année.


Malheureusement, nous ne pouvons boycotter les soins capillaires ou le pressing. En revanche, nous avons encore le pouvoir commercial de comparer les prix et d'acheter des articles « masculins » pour nos besoins quotidiens, comme les rasoirs. Allez Mesdames, montrons que nous ne sommes pas des quiches, et que nous avons compris le manège marketing.


Car concrètement, avons nous besoin de rasoirs roses pour nos jambes ? Votre fille collera t-elle mieux ses feuilles avec de la colle rose ? Avons nous besoin de mousse à raser à base d'aloé vera ?





Sources :


→ Emmanuelle Ringot, « Taxe Rose : ces produits mixtes qui sont plus chers quand on est une femme », Marie Claire, mis en ligne le 29/01/2016


→ Benoît Feschner, « La Taxe Rose sur les femmes : vrai scandale ou simple loi du marché ? », L'express L'expansion, mis en ligne le 03/11/14


→ Auteur Inconnu, « La Taxe rose "Les femmes sont plus vigilantes" », La Parisienne, mis en ligne le 21/12/15


→ Auteur Inconnu, « Taxe Rose : toutes les questions que vous vous posiez sur le marketing genré », georgettesand.org, mis en ligne le 02/12/14



BONUS : un très bon reportage de l'émission « On est plus des pigeons » qui montre la réalité de la Taxe Rose, et vous donne encore d'autres jolis exemples de différences de prix et de distinctions des genres.








 
 
 

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