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L'avortement, quelle histoire!

  • Marion
  • 30 nov. 2015
  • 4 min de lecture

L'avortement, quelle histoire !

A l'occasion des quarante ans de la loi Veil, le Collectif du 8 mars (collectif féministe), le CRIHAM (Centre de recherche interdisciplinaire en histoire, histoire de l'art et musicologie), ainsi que le GRESCO (Groupe de recherche et d'études sociologique du Centre-Ouest) proposent en avril dernier une exposition sur l'histoire de l'avortement en France et dans le monde, à travers quinze panneaux classés par ordre chronologique et thématiques.

* Drôle de parcours :

L'histoire de l'avortement remonte à l'époque moderne. L'avortement se pratique essentiellement par des méthodes naturelles, à savoir les plantes. Le royaume de France autorise ces pratiques jusqu'au quarantième jour de grossesse seulement. Car aux yeux de la loi et l’Église, l'avortement est un meurtre. Si l'avortement est pratiqué après cette date, les femmes enceintes font appels aux « faiseuses d'anges ». Ce sont elles qui encourent les risques judiciaires, et non les futurs mères.

Ce n'est qu'au XXe siècle que les premiers centres d'avortement et de prévention ouvrent leurs portes, de manière totalement illégale. Ces centres se nomment « Génération Conscience », ouverts en 1902 par Eugène Hubert et son épouse.

La véritable révolution française pour la légalisation de l'avortement arrive avec Mai 68 : le vent de liberté politique et d'expression donnent un coup de pousse au combat. En 1971, « Le manifeste des 343 salopes », signé Simone de Beauvoir, est publié le 5 avril dans le Nouvel Observateur. 343 femmes, célèbres ou non, signent et confirment publiquement qu'elles ont elles même pratiqué l'avortement. Il faut noter le courage de ces femmes, car l'avortement étant toujours illégal, elles s'exposent à un risque d'emprisonnement, et de fortes amendes. Parmi les plus célèbres, nous trouvons l'écrivain Françoise Sagan, les actrices Jeanne Moreau, Catherine Deneuve et Bernadette Lafont.

Couverture de la revue Nouvel Obs du 5 avril 1971

En 1972, une seconde action salit les journaux de France : le procès de Bobigny est ouvert. Il met en avant le viol d'une jeune fille de 16 ans par un de ces camarades de classe, qui la dénonce lorsque cette dernière tombe enceinte et décide d'avorter avec la complicité de sa mère et deux de ses amies.

Tout cela nous mène à 1975, et la fondation de la loi Veil, par la ministre de la Santé sous Valéry Giscard D'Estain, Simone Veil. La loi répond à un besoin sanitaire et social, puisque 300 femmes meurent tous les ans dans les années 70 durant l'acte d'avortement, ou suite à ce dernier.

* Que dit la loi ?

→ Il est laissé une semaine de réflexion à la femme entre deux consultations médicales. Dans les cas les plus urgents, le délais peut passer à 48 heures. Passé ce délais, elle signe une autorisation d'avortement. Depuis septembre 2015, ce temps de réflexion n'est plus obligatoire.

→ Comprenons également qu'en 1975, l'avortement n'est pratiqué qu'en « situation de détresse ». Cette notion, dans la loi, ne comprend aucune précision, et apparaît comme une couverture de protection pour obtenir l'avis favorable des députés les plus fébriles à cette loi.

→ Au niveau médical, les médecins bénéficient d'une « close de conscience ».

C'est une victoire pour Simone Veil, avec 284 votes pour et 189 contre. La loi est votée pour les cinq prochaines années, et l'avortement peut se pratiquer jusqu'à la dixième semaine de grossesse (contre douze aujourd'hui). La loi Veil devient définitive en 1979.

Discours de Simone Veil à l'Assemblée Nationale

* Et dans le monde ?

→ Une grossesse sur cinq est interrompue dans le Monde

→ 47 000 décès mondiaux ont pour cause un avortement à risque (chiffres de 2008).

→ Plusieurs catégories de pays se distinguent dans l'autorisation de l'avortement :

* 39 % des avortements sont autorisées à la demande de la femme

* 21 % pour des motifs sociaux

* 14 % si la santé physique et/ou mentale de la femme ne lui sont pas favorables

pour avoir un enfant

*21 % s'il s'agit d'une question de vie ou de mort pour la femme

*6 % des pays du monde n'autorisent pas l'avortement.

→ Parmi les 6 %, se trouvent des pays européens, comme l'Irlande (l'acte d'avortement en Irlande est passible de 14 ans de prison).

L'Espagne connut également il y a peu un risque de suppression de la loi autorisant l'avortement, en réduisant ce dernier pour les cas de viol ou de santé en danger pour la mère ou l'enfant. Les collectifs espagnols ne purent que limiter les dégâts, puisque désormais, les mineures désirant avorter doivent demander l'autorisation d'un parent ou d'un tuteur.

Manifestation d'un collectif féministe espagnol pour le maintien de l'avortement en Espagne

* Quelques informations…

Sachez Mesdames que l'avortement est un droit en France. Il ne faut donc pas le laisser de côté en cas de grossesse non désirée. Attention, le temps vous est compté ! Vous avez le droit d'avorter jusqu'à la 12e semaine de grossesse, soit 14 semaines sans menstruation.

S'offrent à vous deux solutions :

→ La grossesse date de moins de 7 semaines : l'avortement se pratique par voie médicamenteuse.

→ La grossesse date de plus de 7 semaines : l'avortement se pratique par voie chirurgicale.

Vous pouvez faire la demande d'avortement auprès de votre médecin traitant ou auprès du Planning Familial. Ce dernier vous guidera également en cas de grossesse datant de trois mois et plus. Le Planning Familial des Deux-Sèvres se trouve à Niort, 13, rue Louis Braille.

Leurs Horaires :

Permanences le lundi soir de 17h30 à 19h sans RV

RV possible en semaine

Accueil local

Le lundi : 14h- 19h

Du Mardi au vendredi : 9h/12h30 – 14h/17h30

Numéro : 05.49.26.95.08


 
 
 

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